À partir d’une approche qui articule des apports de l’anthropologie de l’activité et de la sociologie des groupes professionnels, deux dispositifs produits par la politique d’inclusion éducative en France sont examinés : l’un dans un collège, l’autre dans une unité d’enseignement maternelle autisme. Après avoir explicité le cadre théorique avec lequel la notion de frontière est pensée, l’article analyse la manière dont les politiques publiques d’inclusion éducative se sont déployées en France au regard de l’international. Puis, selon les questions que se posent les acteurs au cœur des situations d’interprofessionnalité, il rend compte de différents arrangements déployés dans le jeu complexe des divisions du travail. Ceux-ci se révèlent dépendants des contradictions maintenues entre l’échelon organisationnel et celui des valeurs gouvernant les politiques éducatives, ce qui fragilise leur pérennisation. La notion de frontière permet ainsi d’apprécier la manière dont les relations entre professionnels reconfigurent les professionnalités qu’elles relient en produisant ou non des milieux associés.