La Finance durable prend en compte à un degré ou un autre, les considérations environnementales, sociales et de gouvernance dans les décisions d’investissement. Elle se veut au service du bien commun, mais se heurte à un vide théorique : le concept fondationnel d’utilité commune n’est pas défini et ne peut être manié économiquement. Par défaut, ce qui concerne le bien commun est extra-financier, non averti (i.e. non-professionnel), voire en dehors des circuits bancaires institutionnels, à l’instar du crowdfunding. L’objet de l’article est de modéliser, sous l’angle de l’économie comportementale, les raisonnements et les comportements décisionnels des financeurs avertis et non avertis, sur une base théorique unifiée, l’utilité commune mesurant la satisfaction (vs insatisfaction) ou le bien-être (vs mal-être) que le plus grand nombre retire de la consommation ou de l’obtention de bien commun par un petit nombre. Elle se comprend dès lors de manière relative, comme une utilité originelle, d’un temps où cela participait de la survie de l’espèce et où la propriété n’avait pas encore commencé à menacer le bien commun et causé sa chute (Tragedy of the commons). Son couplage avec la théorie moderne du portefeuille de Markowitz en donne une version postmoderne, au service d’une finance durable et qui a fait l’objet d’expérimentations en entrepreneuriat durable.