Durant ces deux dernières décennies, de nombreuses transformations ont bouleversé le monde du travail. Ce dernier se caractérise, désormais, par une précarisation du travail qui pousse vers un plus grand individualisme. Une vision « court-termiste » s’est installée, accompagnée d’un sentiment d’incertitude grandissant. L’université n’est pas épargnée par tous ces changements. Malgré le prestige provenant du caractère intellectuel et la position sociale qu’offre le métier d’universitaire à ceux qui l’exercent, l’enseignant-chercheur n’est épargné, ni par le stress professionnel, ni par la souffrance. Les attentes d’étudiants de plus en plus exigeants, la réforme de l’université, les technologies d’information et de communication ont complètement transformé ce métier. Cette profession qui auparavant était perçue comme très peu stressante a subi d’importantes métamorphoses. Des entretiens auprès de 38 enseignants-chercheurs tunisiens appartenant à différents grades, disciplines et institutions ont révélé que certains stresseurs étaient susceptibles de générer de la souffrance chez les enseignants-chercheurs que nous avons interrogés.