> La sclérose latérale amyotrophique (SLA) est la plus fréquente des affections des motoneurones, chez l'adulte. Elle se caractérise par une dégénérescence progressive des motoneurones entraînant une atrophie musculaire aboutissant à la mort des patients en moyenne 1 à 5 ans après le diagnostic. La plupart des cas de SLA sont sporadiques et 10 % sont des formes familiales. Les mutations les plus fréquemment rencontrées dans ces dernières sont dans le gène codant pour la superoxyde dismutase-1 (SOD1), une enzyme responsable de convertir en eau et en eau oxygénée les ions superoxyde nocifs. Cependant, la toxicité de la SOD1 mutée n'est pas liée à une perte de la fonction dismutase de l'enzyme, mais au gain d'une fonction toxique encore inconnue causant la dégénérescence neuronale. De nombreuses hypothèses ont été avancées pour expliquer la mort des motoneurones parmi lesquelles : la formation d'agrégats protéiques, un dysfonctionnement mitochondrial, une excitotoxicité et un mauvais fonctionnement du transport axonal [1] (Figure 1). En focalisant les recherches sur les seuls motoneurones, cependant, une grande partie des mécanismes pouvant entraîner la mort neuronale a été omise. En effet, l'utilisation de souris chimériques a permis de reconnaître la participation d'autres cellules dans ce processus neurodégénératif [2] et récemment, un effet direct des cellules gliales, et en particulier des astrocytes, sur les motoneurones en culture, a été montré par trois groupes [3][4][5][6].
Le rôle néfaste des astrocytesLes astrocytes sont pourtant connus pour leurs fonctions de soutien aux neurones, mais, lorsque des motoneurones embryonnaires ou dérivés de cellules souches embryonnaires sont cultivés en présence d'astrocytes exprimant la SOD1 mutée, leur survie est compromise [3][4][5][6]. De plus, le milieu conditionné de ces astrocytes est suffisant pour entraîner la mort de ces motoneurones, montrant qu'un ou plusieurs facteurs libérés par les astrocytes mutés sont toxiques pour les motoneurones ou, peut-être, que la SOD1 mutée empêche la production et/ou la sécrétion de facteurs trophiques. Le fait que la toxicité de ces astrocytes cible sélectivement les motoneurones -ces mêmes cellules gliales ne sont pas toxiques pour les neurones GABAergiques de la moelle épinière ou les neurones des ganglions de la racine dorsale -pourrait même expliquer la plus grande vulnérabilité des motoneurones face aux mutations de SOD1 [3]. Ces résul-tats ne signifient pas, cependant, que les astrocytes sont nécessaires pour entraîner la mort des motoneurones. En effet, les pionniers dans le domaine des cultures de motoneurones ont, quelques années auparavant, montré que les motoneurones exprimant la SOD1 mutée étaient plus susceptibles de mourir que des motoneurones contrôles et qu'ils pouvaient auto-entraî-ner leur mort [7,8].
Quel coupable ?La question que chacun se pose en lisant ces articles récents est la suivante : quels sont les facteurs astrocytaires capables de rendre ces motoneurones plus susceptibles de mourir ? Cette question...