La référence de la version publiée est : Sébastien Plutniak 2017a, « L'innovation méthodologique, entre bifurcation personnelle et formation des disciplines : les entrées en archéologie de Georges Laplace et de Jean-Claude Gardin », Revue d'histoire des sciences humaines, 31 : Faire science, sous la dir. de Camila Orozco Espinel et Yann Renisio, p. 113-139.] Résumé Quelles raisons peuvent amener des chercheurs à plaider en faveur de l'introduction de méthodes jugées plus précises et systématiques mais se révélant aussi plus abstraites et contraignantes en pratique ? La question est examinée à partir des parcours de deux archéologues français, Georges Laplace et Jean-Claude Gardin. Dès les années 1950, ils se distinguent par leurs propositions méthodologiques fondées sur la formalisation ou le calcul. Elles restent toutefois relativement isolées au cours des décennies suivantes, alors même que des propositions similaires connaissent un succès en archéologie anglophone ou dans d'autres disciplines. Par une approche biographique on met en évidence les équivalences et les tensions établies entre les critères épistémiques et éthiques, biographiques et politiques qui caractérisent ces expériences, lesquelles apparaissent comme les formes les plus radicales d'une aspiration contemporaine à la modernisation et à la professionnalisation de l'archéologie.