Dans le cerveau des vertébrés, le glutamate est le principal neurotransmetteur excitateur. Ainsi, à la majorité des synapses excitatrices, le glutamate diffuse dans la fente synaptique après sa libération vésiculaire par le neurone présynaptique (Figure 1). Deux grandes classes de récepteurs sont alors activées : les récepteurs métabotropiques du glutamate (mGluR), couplés à des protéines G, et les récepteurs-canaux du glutamate (ou encore récepteurs ionotropiques du glutamate, iGluR), contenant un canal ionique perméable aux cations (Na + et K + , mais aussi, dans certains cas, Ca 2+ , un messager intracellulaire majeur ; voir ci-dessous) (Figure 1). L'activation des iGluR est donc à l'origine d'un flux ionique à travers la membrane plasmique du neurone postsynaptique qui provoque sa dépolarisation et peut ainsi permettre l'initiation de potentiels d'action. Les mGluR ne peuvent répondre qu'à des expositions prolongées au glutamate, par exemple lors de libérations répétées de glutamate dues à des trains de potentiels > Les récepteurs-canaux du glutamate (iGluR) sont responsables de la transmission synaptique excitatrice rapide dans le cerveau des verté-brés. Les différentes familles d'iGluR (récepteurs AMPA, kaïnate et NMDA) ont une organisation moléculaire semblable, divers domaines d'origine bactérienne ayant été assemblés au cours de l'évolution pour façonner une architecture commune. Durant la dernière décennie, les apports complémentaires de la cristallographie et de l'électrophysiologie ont permis des avancées majeures dans la compréhension des mécanis-mes moléculaires qui régissent l'activation et la modulation des iGluR. Cette revue présente ces mécanismes et montre en quoi une connaissance détaillée du fonctionnement des iGluR permet d'appréhender leur rôle au niveau de la synapse excitatrice, mais également leur potentiel comme cibles d'intérêt thérapeutique dans le traitement de certaines pathologies neurologiques ou psychiatriques. <