L’article aborde plusieurs thématiques de l’histoire sociale de l’art dans la première moitié du xix e siècle en France à travers l’analyse d’un tableau peu connu de Jean Gigoux sur Cléopâtre : la réception de l’Antiquité gréco-romaine et égyptienne (grâce aussi au voyage du peintre en Italie), la peinture d’histoire et la philosophie de l’histoire de Giambattista Vico. La grande toile (disparue) Antoine et Cléopâtre après la bataille d’Actium essayant des poisons sur des esclaves (1837-1838) est analysée comme mise en application picturale des théories de Vico dans La Scienza Nuova et comme exaltation des racines gauloises de la civilisation française.