Une hausse des températures et une baisse des précipitations pourraient être préjudiciables au maintien d’une viticulture de qualité dans les régions de climat méditerranéen. Cet article propose d’étudier l’exposition récente et future de deux régions viticoles méditerranéennes à de tels changements : le Roussillon (France) et McLaren Vale (Australie) ; ainsi que de cerner les éléments concourant à augmenter leur vulnérabilité face à ces changements, et en retour les éléments qui permettraient d’améliorer leur capacité d’adaptation. Une étude de données de température et de précipitations observées (1956-2010) à Perpignan et Adelaïde, et simulées (2001-2060) par ARPEGE-RETIC-V4 et CSIRO Mk3.5, a été complétée par soixante-et-un entretiens avec des acteurs-clés de la filière viti-vinicole dans les deux régions. Les résultats montrent que les producteurs ont dû faire face ces dix dernières années à une augmentation de la température et à une baisse des précipitations, et que cela est, selon les modèles, amené à se répéter d’ici 2060, malgré une grande part d’incertitude. Ces conditions ont des impacts négatifs sur la maturation du raisin, qui ne pourront pas forcement être gérés avec les techniques actuelles. La mise en place de stratégies d’adaptation à l’incertitude du climat, couplées à celle des marchés, s’appuie sur : un capital financier suffisant, une gestion durable des ressources en eau, et une souplesse de la législation. Pour cela, la diversification et l’entreprenariat des producteurs sont particulièrement importants.