Les élèves du primaire référés aux services scolaires complémentaires pour des troubles du comportement constituent l’une des clientèles les plus visées par la prescription de stimulants du système nerveux central (SSNC) puisque nombre d’entre eux présentent un TDAH. Il existe cependant très peu d’information permettant d’établir jusqu’à quel point la prise de SSNC est associée au TDAH chez ces élèves ou si d’autres caractéristiques contribuent à accroître la probabilité d’utilisation des SSNC. L’étude a été menée auprès de 341 élèves suivis à l’école primaire pour des troubles du comportent (27,8 % de filles, âge moyen : 9,9 ans). Les symptômes du TDAH et d’autres troubles du comportement ont été évalués à l’aide d’un instrument diagnostique utilisé auprès d’un parent et d’un enseignant. L’étude montre que 39,9 % des élèves prennent des SSNC et que, parmi les élèves qui n’ont pas de TDAH, près du tiers utilisent des stimulants. Les symptômes d’hyperactivité-impulsivité, les symptômes de trouble de l’opposition avec provocation, le groupe d’âge (6-8 ans), le statut socioéconomique (moyen-élevé) et le placement en classe spécial contribuent de manière unique à accroître la probabilité d’utiliser des SSNC. Ces résultats suggèrent donc que plusieurs caractéristiques autres que le TDAH peuvent jouer dans la décision de traiter les difficultés de ces enfants avec des SSNC. Ces résultats appellent à une meilleure évaluation du TDAH chez ces enfants de même qu’à un suivi longitudinal pour connaître les effets à long terme des SSNC sur leur adaptation scolaire.