Lorsque, pour faire part de ses opinions, de ses goûts, de ses états d’âme, de ses aversions, l’énonciateur emploie un discours ou un méta-discours non-verbal, cela signifie qu’il le fait avec des intonations expressives. Celles-ci remplacent les mots correspondants. Elles sont d’une grande richesse et d’une grande variété.
La composante vocale donne à l’énonciateur la capacité de faire avancer très rapidement le développement de son thème, et elle lui offre de nombreuses facilités pour des stratégies discursives, comme : gauchir le sens dénoté de ses mots, le renforcer, le contester, l’infirmer, en réduire la portée, ménager sa face et celle de l’allocutaire. Il transmet alors à la dérobée jugement, moquerie, insinuation, réserve, surprise, suggestion, espoir, réprobation, conseil, appréciation, remontrance, colère, conviction, demande de connivence, compassion...
Avec des exemples (conversations non préparées, film) où l’acoustique est la seule marque qui guide le destinataire vers l’interprétation du non-dit de l’énonciateur, est analysé le signifié pragmatique et le signifiant des unités linguistiques de l’intonation expressive que sont les signes vocaux. Une comparaison est ensuite établie entre les façons dont deux méthodes de fle traitent l’acte de langage non verbal, et leurs rapports avec la réalité du phénomène. Puis sont exposés rapidement le cadre et les procédures de la recherche en phonopragmatique.