RésuméIntroductionLa cholécystectomie laparoscopique est le gold standard de la prise en charge des calculs vésiculaires symptomatiques. Il existe une importante controverse quant au fait de savoir si elle devrait être pratiquée en chirurgie ambulatoire ou dans le cadre d'une chirurgie avec hospitalisation d'une nuit pour ce qui concerne la sécurité des patients. Le but du travail est d’évaluer l'impact de la cholécystectomie laparoscopique en chirurgie ambulatoire versus en chirurgie avec hospitalisation d'une nuit sur les critères de jugement axés sur le patient, tels que la mortalité, les graves événements indésirables et la qualité de vie.MéthodesIl s’agit d’une étude transversale descriptive réalisée au sein du service de chirurgie générale de l’hôpital Habib Thameur, sur la période allant de Mai 2009 à Février 2010. Cette étude porte sur 67 malades porteurs d’une lithiase vésiculaire symptomatique ayant eu une cholécystectomie laparoscopique en ambulatoire (CLA). Étaient exclus de l’étude: les malades ASA III et IV, les diabétiques sous sulfamides ou sous insuline, les grands obèses, les malades de plus de 65 ans et moins de 18 ans, ceux avec un antécédent de chirurgie abdominale majeure, les malades suspects d’une lithiase de la voie biliaire principale, d’une cholécystite aiguë ou d’une pancréatite. Pour être traité par CLA, le malade devait résider à moins de 50 km de l’hôpital, et avoir la possibilité d’une présence adulte à ses côtés.RésultatsDix-sept patients étaient inclus puis exclus de notre étude devant la découverte per opératoire de signes de cholécystite aigue ou devant des difficultés de dissection amenant le chirurgien à mettre un drain de Redon en sous hépatique en fin d’intervention. Finalement, 50 patients ont été retenus: 7 hommes et 43 femmes d’âge moyen de 48 ans. L’intervention se déroulait selon les modalités habituelles. A la sortie de la salle de réveil, le patient était dirigé en secteur ambulatoire où une alimentation liquide était autorisée. Le malade était revu avant 19 h et la sortie décidée si une analgésie orale était possible, si une alimentation liquide était tolérée, s’il n’existait aucun trouble de la diurèse, et si le patient acceptait un retour à domicile avec un traitement antalgique et anti-inflammatoire à la demande. Trente neuf patients (78%) ont quitté l’hôpital et 11 ont été gardés. L’âge > à 45 ans, la durée de l’anesthésie > à 70 minutes et la fatigue post opératoire ont été identifié comme facteur de risque de sorties ratées. Aucune réadmission n’a été observée. Les patients qui ont pu être mis sortants ont été satisfaits du protocole de prise en charge avec des réponses majoritairement de type excellent et bon (94%).ConclusionLa chirurgie ambulatoire semble tout aussi sûre que la chirurgie avec hospitalisation d'une nuit dans la cholécystectomie laparoscopique avec un faible taux de complication et de réadmission chez des malades sélectionnés, et avec une réduction du coût de l’intervention.