Résumé Cet article souligne les bénéfices qu’il peut y avoir à pluraliser, historiciser et ancrer dans les trajectoires des ministères, sur la durée, l’étude de l’essor et de l’institutionnalisation des activités de gestion dans l’État. Pour ce faire, il s’appuie sur une base de données mesurant l’évolution historique des structures administratives au sein des administrations centrales en France depuis 1980 et mobilise des indicateurs inédits. Proposant une typologie des activités managériales qui alimente un processus de « transversalisation » et défendant l’intérêt d’une étude des structures qui les portent, l’article confirme l’existence d’un tournant néo-managérial, manifesté notamment par la progression importante des activités de contrôle et de pilotage, associées au New Public Management . Mais il note aussi son ampleur modérée dans le contexte français ainsi que la présence forte, ancienne et structurante, d’activités de gestion plus classiques (ressources humaines, logistique, technologies de l’information, affaires juridiques, etc.). En comparant cinq ensembles ministériels (Défense, Affaires étrangères, Éducation, Économie et Finances, Écologie et Équipement), il identifie des trajectoires ministérielles de managérialisation différentes. La variété des activités gestionnaires à l’œuvre invite à penser la complexité des maillages gestionnaires dans lesquels sont pris les ministères et l’État.