RESUME Introduction : Les accouchements dystociques constituent un problème majeur de santé publique, surtout dans les pays en voie de développement situés au Sud du Sahara, comme la République Démocratique du Congo où les soins obstétricaux de qualité demeurent rares en milieu rural. La gravité des accouchements dystociques est liée aux taux de mortalité et morbidité qui les accompagnent dans un contexte de ressources limitées. L’objectif de cette étude est de déterminer la fréquence des accouchements dystociques, le terrain le plus vulnérable et le mode de prise en charge le plus utilisé. Méthode : Il a été question d’une étude descriptive transversale et analytique qui couvre la période allant de Janvier à Décembre 2020 au centre de santé maternelle et Infantile (CSMI) de Lubao, en République Démocratique du Congo. Résultats : Au cours de la période d’étude, 138 cas d’accouchements dystociques ont été enregistrés parmi les 268 accouchements réalisés, soit 51,5%. Les dystocies mécaniques ont été les plus rencontrées (72 cas ; 52,2%). Hormis le CSMI, la majorité des parturientes provenaient des formations sanitaires des aires de santé les plus proches. L’âge moyen des accouchées est de 28,7 ans avec la prédominance des primipares (43,5% ;60 cas) et grandes multipares (22,5% ; 31 cas), taille supérieure à 150 cm (69,6% ;96 cas) et ayant suivi des consultations prénatales (86 cas ; 62,3%). La césarienne et l’épisiotomie sont des actes chirurgicaux les plus observées dans les dystocies mécaniques, alors que les cliniciens recourent à la stimulation par l’ocytocine pour les cas de dystocies dynamiques (p 0,00001). Onze cas de décès maternels, soit 8,0%, ont été observées. Conclusion : les dystocies constituent un grand facteur de risque de décès maternel dans notre milieu. Nous préconisons l’affectation des ressources humaines qualifiées en obstétrique et des équipements de réanimation appropriés à la mère et au nouveau-né. Par ailleurs, la sensibilisation en rapport avec la lutte contre les mariages précoces et les facteurs de grossesse à haut risque doit être amplifiée. Mots-clés : Accouchement, Dystocie, Parturiente, Lubao, RDC ABSTRACT Introduction: Dystocic deliveries are a major public health problem, especially in developing countries south of the Sahara, such as the Democratic Republic of Congo, where quality obstetric care remains scarce in rural areas. The severity of : Dystocic deliveries is related to the mortality and morbidity rates that accompany it in a context of limited resources. This study aims to determine the frequency of dystocic deliveries, the most vulnerable terrain and the most commonly used management method. Method: This was a descriptive cross-sectional and analytical study covering the period from January to December 2020 at the maternal and child health center (CSMI) in Lubao, Democratic Republic of Congo. Results: During the study period, 138 cases of dystocia were recorded among the 268 deliveries performed, i.e. 51.5%. Mechanical dystocia was the most common (72 cases; 52.2%). Apart from the CSMI, the majority of parturients came from health facilities in the nearest health areas. The means age of the women who gave birth was 28.7 years, with a predominance of primiparous women (43.5%; 60 cases) and large multiparous women (22.5%; 31 cases), with a height greater than 150 cm (69.6%; 96 cases) and who had undergone prenatal consultations (86 cases; 62.3%). Caesarean section and episiotomy were the most common surgical procedures for mechanical dystocia, whereas clinicians used oxytocin stimulation for dynamic dystocia (p 0.00001). Eleven cases of maternal death, or 8.0%, were observed. Conclusion: Dystocia is a major risk factor for maternal death in our setting. We recommend the allocation of qualified human resources in obstetrics and appropriate resuscitation equipment for the mother and the newborn. In addition, awareness raising in relation to the fight against early marriage and high-risk pregnancy factors must be increased. Key-words: Delivery, Dystocia, Parturient, Lubao, DRC