En oncogériatrie, la prise en charge optimale du cancer chez un patient âgé est un véritable défi pour le clinicien, car l'élément primordial qui va guider la prise en charge oncogériatrique reste l'estimation de l'état de santé globale du patient. Repérer l'état de fragilité d'un patient est un challenge complexe d'autant que la fragilité est encore un champ de recherche en évolution et que le débat visant à établir le modèle de fragilité le plus approprié est toujours d'actualité. La fragilité traduit une diminution de l'homéo-stasie et de la résistance face au stress qui augmente la vulnérabilité d'une personne âgée (par exemple lors de la réalisation d'une chimiothérapie) et qui l'exposera à un risque d'évolution défavorable (incapacités, chutes hospitalisations, décès…). Un certain nombre de marqueurs de fragilité sont identifiés et plusieurs modèles proposés dans la littérature sans qu'aucun ne fasse actuellement l'objet d'un consensus. Les rares études utilisant les marqueurs de fragilité en oncologie ont montré que la prévalence de ces marqueurs était élevée et que certains d'entre eux pourraient en outre prédire la toxicité des traitements anticancéreux. Actuellement, il est prématuré de recommander l'utilisation des marqueurs de fragilité pour dépister la vulnérabilité chez les personnes âgées atteintes de cancer. De nouvelles études sont indispensables pour préciser leur place en oncologie gériatrique. Pour citer cette revue : Cah. Année Gérontol.
(2011).Mots clés Oncologie gériatrique · Fragilité · Cancer · Évaluation gériatrique standardisée Abstract In geriatric oncology, optimal management of older cancer patients is challenging as the estimation of the underlying frailty guides decisions-making. Detecting frailty is difficult as the concept of frailty is evolving and there is no agreement on which model of frailty is the best. Frailty is a syndrome resulting from cumulative declines across multiple physiologic systems and represents a state of reduced homeostasis and resistance to stress (for example, chemotherapy), vulnerability and risk of adverse outcomes (such as falls, disability, hospitalization, death, …). Many models have been developed and several frailty markers are now clearly identified but there is still a lack of consensus regarding the definition of frailty. Few studies have shown that older cancer patients have a high prevalence of frailty markers and some of these frailty markers were predictive for cancer treatment toxicities. It is still too premature to recommend the use of frailty markers to detect vulnerability in older cancer patients. Further studies are warranted to clarify their use in geriatric oncology. To cite this journal: Cah. Année Gérontol. 3 (2011).