Au cours des derniĂšres annĂ©es, les traitements de nombreuses maladies neuromusculaires, jusqu'ici incurables, ont bĂ©nĂ©ficiĂ© d'importants progrĂšs. Ce bouleversement contextuel a eu pour consĂ©quence de stimuler le dĂ©veloppement de nouveaux outils d'Ă©valuation atraumatiques. Ceux-ci peuvent ĂȘtre classĂ©s en trois grandes catĂ©gories : les explorations fonctionnelles musculaires, les marqueurs des fluides biologiques et l'imagerie musculaire. Au sein de cette derniĂšre, l'imagerie par rĂ©sonance magnĂ©tique nuclĂ©aire (IRMN) offre un trĂšs large Ă©ventail de possibilitĂ©s pour caractĂ©riser la composition, la fonction et le mĂ©tabolisme du muscle striĂ© squelettique. Aujourd'hui, trois indicateurs RMN sont couramment intĂ©grĂ©s dans les protocoles de recherche clinique : 1) le volume musculaire ou l'aire d'une section musculaire transversale ciblĂ©e, 2) le pourcentage de graisse intramusculaire et 3) le T2 de l'eau musculaire. Ils permettent de quantifier respectivement la trophicitĂ© du muscle, les dĂ©gĂ©nĂ©rescences graisseuses chroniques et l'oedĂšme tissulaire (ou plus gĂ©nĂ©ralement « l'activitĂ© de la maladie »). Un quatriĂšme indicateur, le volume de tissu contractile est facilement dĂ©rivable des deux premiers. Les cartographies de fraction graisseuse, souvent issues de sĂ©quences Dixon, ont fait la preuve de leur utilitĂ© pour dĂ©tecter de subtils changements de composition musculaire et se sont, Ă plusieurs reprises, rĂ©vĂ©lĂ©es plus sensibles que les Ă©valuations fonctionnelles standards. Cet indicateur sera probablement le premier parmi ceux proposĂ©s Ă ĂȘtre validĂ© comme paramĂštre principal par les organismes de rĂ©gulation. La diversitĂ© des contrastes obtenus par RMN permet d'explorer de nombreuses autres pistes de caractĂ©risation du muscle squelettique et de nouveaux biomarqueurs RMN sont Ă attendre dans un avenir plus ou moins proche. Des sĂ©quences Ă TE ultra-courts (UTE), le rehaussement tardif post-injection de gadolinium et l'Ă©lastographie par RMN sont en cours d'Ă©tude pour l'Ă©valuation de la fibrose interstitielle du muscle squelettique. De nombreuses options existent pour mesurer la perfusion et l'oxygĂ©nation du muscle par RMN. La RMN de diffusion ainsi que l'utilisation d'algorithmes d'analyse de texture pourraient apporter des informations supplĂ©mentaires sur l'organisation musculaire aux Ă©chelles respectivement microscopiques et mĂ©soscopiques. La spectroscopie RMN du phosphore 31 P est la technique de rĂ©fĂ©rence pour l'Ă©valuation atraumatique de l'Ă©nergĂ©tique musculaire pendant et aprĂšs exercice. Le spectre 31 P du muscle dystrophique au repos est notablement altĂ©rĂ©, et plusieurs de ses rĂ©sonances informent sur l'intĂ©gritĂ© de la membrane cellulaire. D'importants efforts sont consacrĂ©s Ă l'accĂ©lĂ©ration de l'acquisition des images au travers plusieurs approches, allant de l'extraction du contenu en graisse et des cartographies T2 au dĂ©part d'une unique sĂ©quence, jusqu'Ă l'utilisation de scĂ©narios d'acquisition partielle des matrices. Dans un avenir proche, une diminution spectaculaire du temps d'acquisition est attendue. Cela ren...