Chez la plupart des mammifères, les ovocytes sont bloqués en métaphase II au moment de l'ovulation et cette inhibition de la méiose est ensuite levée par la fécondation. Chez les chiennes et les autres femelles de canidés, les ovocytes sont libérés au stade de prophase I, et il faut encore attendre 48 à 72 heures pour qu'ils atteignent le stade de métaphase II et deviennent fécondables. Cette particularité constitue aujourd'hui un frein au développement des biotechnologies de la reproduction chez les canidés. En effet, dans les essais de maturation in vitro d'ovocytes canins, seuls 10 à 30 % des ovocytes atteignent le stade de métaphase au bout de 72 heures de culture. Chez la chienne, la maturation nucléaire se produisant dans l'oviducte, des substituts de l'oviducte (milieux de culture comme le Synthetic Oviductal Fluid, explants d'oviductes, cultures sur tapis de cellules tubaires) ont été utilisés pour les cultures d'ovocytes in vitro, afin d'en améliorer le rendement, mais sans grand succès jusqu'à maintenant. Cet échec peut être dû au manque de données sur la composition du liquide tubaire de la chienne. L'étude de ce microenvironnement prend donc tout son intérêt, celui-ci étant probablement assez différent de celui des autres femelles, ne serait-ce que par l'existence du processus de lutéinisation préovulatoire dans cette espèce. À terme, la conception d'un milieu de maturation sur la base de la composition du liquide tubaire pourrait être une voie intéressante pour augmenter les taux de maturation in vitro.
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