Les cancers des voies aérodigestives supérieures (VADS) sont fréquemment découverts à un stade avancé, rendant leur contrôle locorégional difficile. Avant l'utilisation de la chimiothérapie, le taux de contrôle local obtenu avec la radiothérapie (RT) seule ne dépassait pas 30 à 50 %, et le taux de survie globale (SG) à cinq ans était de 20 à 30 %. Depuis les années 2000, le traitement standard des cancers des VADS localement avancés non opérables est devenu l'association d'une chimiothérapie par des sels de platine et de la RT permettant ainsi d'améliorer le contrôle local et la survie. L'utilisation du docétaxel dans les protocoles de chimiothérapie d'induction a permis de relancer le débat sur l'indication de cette stratégie thérapeutique. De nombreux essais randomisés ont tenté de montrer la supério-rité de l'induction par rapport à un traitement standard sans y parvenir de façon incontestable. En effet, les résultats de ces essais sont d'interprétation délicate en raison de divers biais méthodologiques et thérapeutiques (bras de radiochimiothé-rapie [CRT] non optimal, plan statistique inadéquat…).
Mots clés Cancers des VADS · Chimiothérapie d'induction · SurvieAbstract Cancer of the upper aerodigestive tract (UADT) are frequently discovered at an advanced stage, making their locoregional control very difficult. Before the use of chemotherapy, the rate of localised control obtained with radiotherapy alone did not exceed 30 to 50% and the overall survival rate at five years was 20 to 30%. Since 2000, the standard treatment for locally advanced, non-operable UADT cancers has become the concomitant use of chemotherapy with platinum-based salts and radiotherapy, which has enabled improvements to be made in localised control and survival.The use of docetaxel in induction chemotherapy regimens has fuelled the debate on the indication of this treatment strategy. Numerous randomised trials have attempted to demonstrate the superiority of induction over standard treatment, without very much conclusive success. Indeed, the results of these trials need to be interpreted with caution due to varying methodological and therapeutic bias (non-optimal radiochemotherapy arm, inadequate statistical plan, etc.)