Résumé
En nous inspirant des travaux de Haegeman (2004), nous montrons que
les conjonctions de subordination du français écrit se partitionnent en deux classes, les conjonctions centrales
et périphériques, et que cette partition dépend du sens des conjonctions. Ainsi, quand dans son
sens temporel est centrale comme toute conjonction temporelle, et périphérique dans son sens contrastif comme toute conjonction
contrastive. Cette partition s’appuie sur différents critères syntaxiques et sémantiques déjà étudiés dans la littérature, faisant
intervenir la notion de contenu (sémantique) en jeu ou projectif, ainsi que sur un critère sémantico-discursif original qui met en
jeu la distinction entre l’usage intensionnel et évidentiel d’un verbe d’attitude
propositionnelle ou d’un verbe de dire Hunter (2016). Ensuite, nous montrons que cette
partition s’étend aux autres connecteurs de discours du français écrit, d’où la notion de connecteurs centraux et périphériques.
Cette partition respecte la règle suivante: si deux connecteurs, quelle que soit leur catégorie, ont le même sens, alors ils sont
tous deux centraux ou tous deux périphériques. Nous pouvons par là-même introduire une nouvelle partition des relations de
discours, qui s’accorde relativement bien (mais non entièrement) avec la classification sémantique du PDTB (Prasad et al., 2007) et qui est orthogonale aux autres partitions proposées dans la
littérature.