Le Nord du Bénin abrite 92,5 % de la couverture forestière nationale, principalement constituée des réserves de faune et de forêts classées, destinées à la conservation de la biodiversité. Ces zones du domaine classé, pourtant dotées pour la plupart de plans d’aménagement et d’un système de surveillance qui devraient limiter la dégradation du milieu, sont soumises à un fort taux de régression de la couverture forestière, dû aux pressions anthropiques. Cette étude vise à analyser la vulnérabilité des formations forestières dans les domaines classé et non classé de trois communes du Nord-Bénin : Matéri, Toucountouna et Ségbana. Une interprétation visuelle des images SPOT de 1995, 2005 et 2015, avec le logiciel Quantum GIS, a été effectuée pour faire ressortir les changements et évaluer la vulnérabilité des formations forestières. Les résultats révèlent une régression des formations forestières naturelles au profit de celles anthropiques. Les champs et jachères ont vu leur superficie multipliée par près de cinq entre 2005 et 2015. Au cours de cette même période, la dégradation a été plus forte dans le domaine classé que dans le non classé, alors qu’à l’inverse la déforestation a surtout affecté le domaine non classé. Les formations naturelles ont été vulnérables à la perte de superficie au profit des champs et jachères et des habitations. Les taux de vulnérabilité des différentes formations sont fonction de la période et du niveau de protection. Ces situations constituent une menace pour la biodiversité et nécessitent la mise en place d’une politique de planification de l’occupation des terres dans la périphérie du domaine classé. Cela garantira leur fonction et réduira les effets des facteurs de déforestation et de dégradation sur les réserves forestières.