Sandra BENAZZOCe numéro se situe en droite ligne des objectifs de la nouvelle revue, par la diversité des situations d'acquisition, qui sont étudiées de manière comparative, et par la contribution des auteurs, chercheurs dans des domaines différents de l'acquisition.Les recherches sur l'acquisition des langues ont toujours profi té de l'application de démarches comparatives (inter-apprenants, inter-langues, etc.), qui permettent, d'une part, de sortir du cas isolé pour aboutir à des généralisations plus puissantes et, d'autre part, de mieux saisir l'impact de circonstances spécifi ques sur le processus acquisitionnel. A titre d'exemple, les comparaisons interlinguistiques, en L1 comme en L2, ont marqué un tournant dans les recherches menées dans ces domaines. Ainsi, les études développementales rapprochant la production d'enfants en L1, à des tranches d'âges constantes et pour différentes langues cibles (à l'instar de Slobin 1985 et Berman & Slobin 1994), ont permis de départager l'infl uence de facteurs d'ordre cognitif, responsables des traits acquisitionnels communs, par rapport à l'impact des traits spécifi ques à la langue en cours d'acquisition (tels que l'encodage plus ou moins transparent et régulier des rapports formes/fonctions). Dans le même esprit, les études comparant l'acquisition d'une L2 par des adultes en immersion pour différentes combinaisons de langues source et cible (travaux du projet ESF, cf. Perdue 1993), ont mis en évidence des tendances et des stades développementaux communs, spécifi ques aux apprenants L2 et relativement indépendants de l'infl uence des langues en contact (cf. « Variété de Base », Klein & Perdue 1997).