Bien qu’il n’existe pas de typologie définitive des caractéristiques des agresseurs sexuels à l’égard d’enfants, la documentation scientifique révèle la présence de distorsions cognitives et de traits de personnalité impliqués dans l’étiologie et le maintien des comportements sexuels déviants. Ces facteurs étant également associés au risque de récidive, ils constituent des cibles de traitement de première importance. La présente étude a pour objectif d’examiner l’évolution des distorsions cognitives et des traits de personnalité d’hommes en traitement pour agressions sexuelles à l’égard d’enfants. L’échantillon est composé de 134 agresseurs sexuels intrafamiliaux, recrutés à leur entrée au Programme d’évaluation et de traitement des agressions sexuelles (PÉTAS). Ceux-ci sont évalués à trois reprises, soit à leur entrée au PÉTAS, ainsi qu’à la fin de la première et de la deuxième année de traitement. Les résultats montrent des diminutions significatives sur l’ensemble des distorsions cognitives de nature sexuelle, une diminution du névrosisme et une augmentation de l’extraversion entre les temps de mesure. Sur le plan individuel, des proportions importantes d’hommes présentent des améliorations sur la majorité des variables mesurées. Ces résultats soutiennent la malléabilité des distorsions cognitives et de certains traits de personnalité et appuient l’efficacité du PÉTAS.