Résumé -La modélisation des interactions eau-roche induites par la percolation de solutions enrichies en CO 2 dans des échantillons de carottes : le rôle de la surface réactive -Comprendre le devenir du dioxyde de carbone (CO 2 ) injecté dans des aquifères ou des gisements d'hydrocarbures exploités reposera en partie sur l'utilisation de modèles chimie-transport, capables de prédire les interactions possibles entre les eaux acidifiées et les minéraux. Les résultats fournis par de tels modèles dépendent d'un grand nombre d'hypothèses et de paramètres, parfois mal contraints. Un aspect clé est l'intégration, dans les simulations portant sur des roches, de vitesses de réaction mesurées sur des minéraux apprêtés et isolés, et avec des rapports eau-roche beaucoup plus élevés. Cet article est consacré à la modélisation d'expériences de percolation réactive, qui ont été mises au point pour améliorer l'intégration des vitesses de réaction. Ces expériences ont été menées sur des échantillons de calcaire naturel purement constitués de calcite (Noiriel et al., ce volume), dans des conditions de température, de pression, de pression partielle de CO 2 (pCO 2 ) et de composition d'eau pour lesquelles une vitesse de dissolution de la calcite est disponible (Plummer et al., 1978, modèle dit PWP). Ainsi, un modèle chimie-transport peut être utilisé pour simuler les expériences et pour discuter, précisément, la manière de transposer à la roche le modèle cinétique du minéral. La comparaison entre les résultats expérimentaux et les résultats de calcul ne permet pas de décider du contrôle de la réaction de dissolution du calcaire, dans les conditions étudiées : soit la réaction de surface, soit un mécanisme de transport d'espèce(s) dans la phase aqueuse. Dans le premier cas, la démarche consiste à ajuster la valeur d'une surface dite « réactive ». Dans le second cas, le paramètre d'ajustement est l'épaisseur moyenne d'une couche diffuse, qui dépend du pH.
Abstract