Partant du double constat de l’absence de visibilité de la Gestalt-thérapie dans le champ institutionnel de la santé mentale en France et de son incompatibilité avec le paradigme médical qui domine actuellement ce champ, l’auteur propose à la communauté gestaltiste d’adopter une critique solide du modèle médical pour entrer en dialogue avec les professionnels travaillant dans le domaine de la psychothérapie. Pour ce faire il développe l’approche contextuelle de Wampold selon laquelle toute thérapie est singulière tandis que les techniques thérapeutiques ne sont pas efficaces en tant que telles mais du fait de leur cohérence avec le contexte et du sens que leur donne le patient. Bien plus que la méthode, c’est l’ajustement du thérapeute à son patient qui est le facteur critique. L’approche de Wampold apparaît donc en cohérence avec l’anthropologie de la Gestalt-thérapie. Mais son adoption comme alternative au modèle médical entraînerait pour la communauté gestaltiste une série de conséquences qu’elle doit mesurer et qui seront autant de défis à relever: effacement des frontières entre modalités et nécessité d’un important travail collectif sur l’efficacité individuelle des thérapeutes.