Les villes, pour attirer des visiteurs, doivent continuellement susciter et entretenir le désir (Urry & Larsen, 2011 ;da Lage 2013). Il s'agit de mettre en valeur leur territoire comme digne d'être visité, de le rendre visible, de séduire les touristes potentiels. Emilia da Lage parle, en citant The tourist gaze, d'une « mise en désir » du territoire (da Lage, 2013). Cette dernière passe évidemment par l'image : Urry et Larsen considèrent d'ailleurs que le tourisme est avant tout une question de regard et de production d'images (Urry & Larsen, 2011). Cette communication, écrite et visuelle, peut être analysée dans le cadre de l'étude des récits : il s'agit de séduire en intégrant le territoire urbain dans une histoire. Nous pouvons penser à la valorisation du patrimoine architectural qui met en lumière le temps historique, par exemple, mais aussi à la manière dont la communication touristique préfigure l'expérience du touriste en projetant ce dernier dans le futur, en le représentant en train de dévaler des pistes de ski ou de déguster des plats typiques par exemple. Comprendre la manière dont les événements touristiques sont mis en récit, par l'image notamment, nous permet de mieux comprendre la manière dont nous mettons en sens le territoire, que ce soit pour séduire de potentiels visiteurs, mais aussi pour renouveler les liens qui fondent la relation entre le territoire et ses habitants (Bonaccorsi, 2008).
2L'entreprise de séduction des touristes potentiels est l'un des enjeux majeurs de la production de cartes postales et des divers documents publiés par l'Office du tourisme ; mais elle se fait plus prégnante à l'occasion d'événements. Dans ce cadre, une communication très contrôlée émane de la municipalité et de l'Office du tourisme : plaquettes et dépliants, mais aussi photographies et messages publiés sur les réseaux