Cet article s’intéresse à la question de l’exportation du modèle « open source », qui s’est imposé avec succès dans le cas du logiciel, à d’autres secteurs. Nous proposons une définition générale de l’innovation « open source » qui repose sur deux piliers : l’ouverture et l’interactivité. Tout d’abord, les connaissances produites doivent être ouvertes, c’est-à-dire accessibles à tous sans discrimination. En second lieu, les acteurs du processus d’innovation doivent développer une dynamique d’interaction sur le mode « bazar » (Raymond, 1999). L’innovation open source est ainsi différente de l’innovation ouverte théorisée par Chesbrough (2003). Nous discutons également de l’importance de la propriété intellectuelle, et des brevets en particulier, pour sécuriser cette dynamique d’innovation « open source ». Ensuite, nous étudions les contextes propices à l’émergence de l’innovation « open source ». Nous montrons que cette dernière est particulièrement intéressante lorsqu’elle est envisagée comme permettant de construire un stock de connaissances et de technologies ouvertes, que les entreprises peuvent ensuite utiliser afin de développer des applications innovantes. Nous concluons l’article en présentant deux exemples : le cas de la biologie « open source » (Hope, 2008) et le cas des industries créatives (Bach et al., 2010).