La prévalence de la stéatose hépatique non alcoolique est en augmentation constante dans les pays industrialisés. Cette pathologie, qui se caractérise par une accumulation excessive de lipides dans le foie, est fortement associée au syndrome métabolique, défini par l'existence de troubles tels qu'une obésité abdominale, une résistance à l'insuline avec ou sans hyperglycémie, une dyslipidémie et une hypertension [1]. La stéatose hépatique fait partie d'un large spectre d'atteintes hépatiques regroupées sous le terme de NAFLD (non alcoholic fatty liver disease) ou stéato-hépatopathies non alcooliques. Parmi les NAFLD, on distingue ainsi la simple stéatose et les NASH (non alcoholic steatohepatitis), caractérisées par une stéatose associée à la présence de lésions inflammatoires évolutives responsables de l'apparition d'une fibrose et d'une véritable cirrhose pouvant se compliquer de carcinome hépatocellulaire. Il a été proposé en 1998 un modèle permettant d'expliquer la pathogénie des NAFLD. Selon ce « modèle des 2 attaques » [2], l'accumulation de lipides dans le foie constitue une première phase > L'obésité, la résistance à l'insuline et le diabète de type 2 s'accompagnent fréquemment d'une accumulation excessive de lipides (stéatose) dans des tissus qui, normalement, n'en stockent pas à long terme. C'est en particulier le cas du foie qui joue un rôle central dans le maintien de l'homéostasie énergétique. Ainsi, la prévalence de la stéatose hépatique est en augmentation constante dans nos sociétés industrialisées. La découverte du facteur de transcription ChREBP a permis des avancées considérables dans la compréhension du contrôle du métabolisme glucido-lipidique. Ce facteur de transcription, qui relaie l'action du glucose sur l'expression des gènes, apparaît comme un déterminant central de la physiopathologie de la stéatose hépatique et de la résistance à l'insuline chez la souris. adaptative qui fragilise les cellules, les rendant ainsi plus sensibles aux agressions telles que le stress oxydatif, la peroxydation lipidique et certaines cytokines conduisant à l'inflammation et à la fibrose. Ainsi, bien que chez certains individus, la stéatose demeure béni-gne, elle évolue en stéato-hépatite chez 10 à 20 % des patients obèses et résistants à l'insuline [3]. Lors du développement de la stéatose hépatique, les lipides qui s'accumulent dans le foie sont majoritairement des triglycérides, issus de l'estérification de trois acides gras avec un glycérol-3-phosphate. Les acides gras utilisés pour la synthèse des triglycérides proviennent non seulement du pool plasmatique d'acides gras non estérifiés (issus de la lipolyse du tissu adipeux), mais également des acides gras néosynthétisés à partir du glucose par la voie de la lipogenèse hépatique (Figure 1). Les triglycérides hépatiques sont ensuite stockés dans des gouttelettes lipidiques ou sécrétés dans le sang sous forme de lipoprotéines de très faible densité (VLDL, very low density lipoproteins). Les triglycérides peuvent également être hydrolysés dans l'hépatocyte et...