Contrairement aux autres langues romanes, le français a adopté l’expression obligatoire du sujet grammatical suivant un long parcours dont les causes restent à pleinement élucider. C’est la dimension de la personne grammaticale du pronom que reconsidère cet article. Utilisant un corpus calibré de données du même type coutumier et de la même région, il se pose la question de savoir si les pronoms personnels de première et deuxième personnes anticipent, par rapport à ceux de troisième, l’expression obligatoire et l’antéposition au verbe qui caractérisent le français actuel. L’étude quantitative montre que l’expression et que l’antéposition de ces pronoms de première et deuxième personne sont en effet plus importantes que pour les pronoms de troisième personne et que le premier ensemble est particulièrement associé à des verbes de dire. Les résultats établissent que les textes légaux donnent une chronologie antérieure du changement linguistique, surtout quand ils sont assemblés pour exclure des variations de type de texte et de région.