DéfinitionsLe terme incontinence n'est pas spécifique, il peut exprimer l'incapacité à retenir les selles ou les urines. L'incontinence fécale est l'incapacité à retenir les matières (solides et/ou liquides) avec l'anus et l'incontinence anale (IA) est plus générale, y associant l'incapacité à retenir les gaz. On distingue également l'incontinence active et passive. La première implique que le patient a ressenti un besoin mais qu'il n'a pu se retenir, alors que l'incontinence passive est une perte sans besoin préalable. Le seuil de fréquence des pertes involontaires pour classer un patient dans la catégorie « incontinent » ne fait pas consensus : un patient est-il incontinent dès qu'il perd au moins un gaz par an, par mois, par semaine ou par jour ? La réponse n'est pas si évi-dente et est diversement tranchée selon les études, d'autant que le retentissement est très variable selon la vie et le travail des patients. Une perte de gaz occasionnelle sera vécue très difficilement par une personne ayant un métier de relation, alors qu'elle pourra être très bien tolérée chez quelqu'un travaillant chez soi ou en plein air. Enfin, en dehors de la perte de gaz ou de selles stricto sensu, la notion de suintements anaux est une réalité parfois aussi très invalidante pour les patients. Toutes ces définitions montrent la diversité des incontinences pouvant expliquer une partie des variations des données épidémiologiques. Depuis peu, certaines études essayent de s'approcher de la réalité du ressenti des patients en leur demandant par exemple (si possible par autoquestionnaire) s'ils se sentent incontinents, ou le nombre de jours sans fuite.
L. Abramowitz ( ) -Unité de proctologie