IntroductionLes céphalées par abus médicamenteux (CAM) restent le type de céphalées le moins étudié en Afrique.MéthodesDans le but de rapporter l'expérience Brazzavilloise, nous avons mené une étude longitudinale durant 4 ans, de septembre 2010 à août 2014, en consultation de neurologie à Brazzaville. Nous avons inclus tous les patients présentant des céphalées primaires chroniques selon la International Classification of Headache Disorders-2 (ICHD-2). Tout patient présentant des céphalées secondaires ou n'ayant pas donné son consentement a été exclu. Les patients ont été divisés en deux groupes: ceux ayant évolué vers une CAM, et ceux qui ne présentent pas des critères d'abus médicamenteux (sans-CAM). Les variables d'études ont été sociodémographiques, les caractéristiques de la céphalée primaire initiale et la prise en charge de la CAM.RésultatsSur 212 patients inclus, 193 ont constitué notre population d'étude. L'âge moyen de 42±14 ans, dont 66,32% de femmes. La fréquence des CAM était de 35,75%. Les facteurs associés identifiés étaient: l'âge jeune (p=0,003), l'utilisation de l'association antiinflammatoire non stéroïdien (AINS) et paracétamol (p=0,0001) et l'automédication (p<0,0001). Par contre, le niveau d'instruction supérieur (p<0,0001) et l'utilisation de l'AINS seul (0,002) étaient protecteurs contre la survenue de la CAM. Le sevrage ambulatoire a été le plus pratiqué, l'amitriptyline reste le médicament le plus utilisé.ConclusionLes CAM sont fréquentes en consultation de neurologie en Afrique et méritent d'être identifiées pour une meilleure prise en charge.