Démocratisations ségrégatives et parcours éducatifs des bacs +5 : une étude pour trois générations de diplômés de bac +5

Les parcours des bachelier·es 2014 dans l’enseignement supérieur : l’empreinte du genre et les spécificités de l’orientation vers les sciences

“…Ce résultat rejoint la thèse émise par Gautier (2016), selon laquelle le passage par une filière professionnalisée au niveau 3 participe à la sécurisation des parcours éducatifs. La trajectoire master et poursuite d'études est révélatrice des stratégies de distinction opérées par les étudiants et leur famille (Lemistre et Ménard, 2017). Cette trajectoire qui concerne ici près d'un jeune sur cinq est composée pour près de moitié de jeunes d'origine sociale favorisée c'est-à-dire cumulant un haut niveau de capital culturel et économique hérité.…”

“…Pour renforcer l'égalité des chances, il faut alors permettre à tous d'accéder à un niveau d'études de trois années après le bac au moins. Afin d'adapter l'offre à l'ensemble des publics et permettre au plus grand nombre d'accéder à l'enseignement supérieur, la création de filières professionnelles ou de diplômes à bac plus trois et plus semble essentielle(Korolitski et Lichtenberger, 2012).Il s'agit de permettre des parcours diversifiés où les bifurcations sont facilitées, notamment entre filières générales et professionnelles. Les filières dites professionnelles sont clairement identifiées par les institutions, du certificat d'aptitude professionnelle (CAP) au master professionnel.…”

Trajectoires et carrières contemporaines : nouvelles perspectives méthodologiques

“…Ainsi, pour les sortants de BTS industriel, 51% des jeunes détenteurs d'un baccalauréat professionnel sont d'origine sociale défavorisée, contre 41% pour les baccalauréats technologiques et 30% pour les baccalauréats généraux (tableau 2). La sélection est aussi plus forte pour les bacheliers professionnels dont 22% ont obtenu une mention bien ou très bien, contre 8% pour les bacheliers technologiques et 3% pour les bacheliers généraux, ceci alors que la filière professionnelle est celle ou le nombre de mentions délivrées est le plus faible(Lemistre, 2019b). Il y a donc une sursélection des bacheliers professionnels par la performance, plutôt en faveur des classes Si l'effet bac est hérité de ce parcours antérieur, il n'explique pas à lui seul la ségrégation du supérieur.Sans surprise, plus les filières sont sélectives, plus les performances au bac et l'origine sociale s'élèvent.…”