En novembre 2019, Simon Jolin-Barrette, ministre québécois responsable de la langue française, revient sur une polémique qui avait eu lieu deux ans auparavant et qui portait sur la formule de salutation bilingue bonjour/hi, employée dans les commerces montréalais et considérée par certains comme signe du déclin du français au Québec. Le ministre déclare avoir l’intention d’interdire cette formule au profit du rituel français de salutation bonjour. Or, dans un contexte sociolinguistique comme celui du Québec, une telle affirmation ne peut passer inaperçue et une nouvelle polémique éclate. Notre objectif est de montrer comment les réactions suscitées – dans l’arène politique et les médias, mais surtout au sein de la population s’exprimant en ligne – ont contribué à la déconstruction du discours du ministre et à son incapacité à s’imposer comme discours d’autorité. Notre attention porte principalement sur les modalités (techno)discursives au moyen desquelles les participants aux échanges affaiblissent, voire nient, l’autorité du ministre.