Dans l’usage de la langue, les expressions « réseaux socionumériques » et « médias socionumériques » font directement référence aux plateformes hégémoniques et centralisatrices comme Facebook et Twitter. Il existe pourtant tout un ensemble de médias socionumériques « alternatifs », libres et distribués, moins connus du grand public. Cet article s’intéresse à cette seconde catégorie de technologies issues de l’informatique libriste. En prenant pour cas d’étude diaspora*, ce texte se penche sur la sémiotique et la rhétorique des médias socionumériques libres en les comparant aux médias socionumériques hégémoniques. Par une approche comparative, une première partie de l’article aborde la rhétorique entourant des médias socionumériques eux-mêmes (l’argumentaire qui sous-tend le projet et l’imaginaire symbolique véhiculé), tandis qu’une deuxième partie s’intéresse au design d’interaction de l’interface, c’est-à-dire aux signes mobilisés et aux stratégies rhétoriques employées par les plateformes interactives. L’article montre de quelles manières diaspora* tient un rôle « alternatif » vis-à-vis de Facebook et identifie quelques limites à ce statut.