Les jardins familiaux sont des espaces semi-naturels en milieu urbain et périurbain. À l’heure de l’interdiction des pesticides dans le jardinage amateur, l’étude conduite examine les liens entre la diversité sociospatiale des jardiniers et leurs pratiques horticoles, motivations et représentations du jardinage, avec une attention particulière portée à l’utilisation des pesticides et à la gestion de la flore spontanée. L’analyse d’entretiens semi-directifs réalisés auprès de 30 jardiniers montre des variations corrélées aux profils sociodémographiques de ces derniers. L’examen de leurs discours révèle une différence selon la densité d’urbanisation autour du jardin : la responsabilité de l’utilisation de pesticides est attribuée à l’agriculture commerciale dans les espaces densément urbanisés et aux autres jardiniers dans ceux un peu moins urbanisés. La tolérance de la flore spontanée est plus élevée chez les jardiniers plus aisés, qui semblent avoir moins besoin que les autres de contrôler leur milieu physique.