L’articulation entre les croyances épistémologiques, les conceptions de l’enseignement et de l’apprentissage et les pratiques pédagogiques des enseignants de sciences et de sciences humaines au secondaire a peu été étudiée, en particulier dans le monde francophone (Araújo-Oliveira, 2012, 2019 ; Bartos et Lederman, 2014 ; Wanlin et al., 2019). Pourtant, si les enseignants affichent des croyances majoritairement constructivistes sur l’enseignement et l’apprentissage, leurs pratiques d’enseignement réelles demeurent plutôt passives (enquête internationale TALIS – OCDE, 2019). Après avoir caractérisé ces trois construits théoriques auprès d’un échantillon composé de 215 enseignants québécois (débutants, intermédiaires et expérimentés) du secondaire en sciences humaines et sociales et en sciences naturelles, l’article en explore les articulations soit à partir d’analyses statistiques, soit en les mettant en perspective dans une phase interprétative de la recherche. Les résultats reposent sur l’analyse quantitative des réponses des enseignants à un questionnaire fermé en ligne comportant trois parties. Les analyses statistiques (ACP, ANOVA à plan factoriel, corrélations et Khi-deux) montrent que les croyances épistémologiques des enseignants sont plutôt raffinées, qu’il existe un effet de l’ancienneté professionnelle et un effet de la discipline enseignée sur ces croyances de même qu’un lien entre des croyances épistémologiques raffinées et des conceptions de l’enseignement et de l’apprentissage traditionnelles. Enfin, les pratiques déclarées des enseignants semblent peu sensibles à la discipline enseignée.