Cet article s’intéresse aux limites organisationnelles et aux pratiques démocratiques visant le développement des personnes mobilisées au sein de groupes communautaires montréalais de défense de droits des personnes locataires. Ces organismes sont, selon l’appellation de Mathieu et Mercier (1991), des groupes d’intérêts ayant pour champ d’action l’amélioration des conditions de vie des personnes locataires et se définissant et se structurant à partir des rapports problématiques que ces personnes entretiennent sur le plan structurel. Or, les entrevues menées avec sept travailleuses et travailleurs issus de ces groupes nous révèlent que la place accordée aux militantes et militants dans les espaces de délibération, ainsi que dans l’orientation des actions, alimente d’importants questionnements idéologiques et professionnels. Près de quarante ans après la création de ces premiers groupes, nous proposons un regard critique sur leurs modes d’appréhension de l’idéal démocratique dans un contexte de renouvellement des pratiques démocratiques.