Dans cet article je raconte la façon dont des temporalités variées et originales se sont articulées dans la création d’un récit graphique, géographique (sur un village du sud-Isère) et biographique. De façon générale, mon travail de peintre et de géographe consiste à décrire « le lieu tel qu’il a lieu », ce qui me conduit à faire des choix particuliers en termes de temporalités, différents de ceux que l’on retrouve dans les travaux académiques. Cet article en explique la logique dans le cas précis de cette recherche : choix initial du lieu, mise en suspens de toute attente qui orienterait le temps de l’enquête, temps dilaté de l’errance et de l’imprégnation, temps plus resserré des rencontres et des dessins sur le vif, temps encore de la mise en récit, in situ, et imbrication dans celui-ci de différentes temporalités, à la fois locales, météorologiques, sociétales, archéologiques, géologiques ...