Le développement de Montpellier dans les années 1960 s’est notamment appuyé sur la création de deux vastes campus « à l’américaine » au nord du territoire communal. Dans une approche planificatrice et descendante, l’État a imposé aux pouvoirs locaux (qui ont finalement pris fait et cause pour le projet) l’implantation de grands ensembles universitaires dans la périphérie montpelliéraine, à l’écart des services urbains et des facultés historiques restées au centre. Les opportunités foncières offertes à l’époque dans ce secteur ont conforté le choix des pouvoirs publics. Le quartier « Hôpitaux-Facultés » s’est révélé être un des moteurs de l’extension urbaine et l’une des portes d’entrée d’une ville, alors davantage tournée en direction des garrigues que vers la mer. De la construction du Centre Richter sur les rives du Lez à la requalification des anciens hospices en centre ville, les stratégies universitaires se sont depuis diversifiées, tout en faisant écho à l’évolution du projet montpelliérain – dont le quartier d’Antigone, le parc urbain du Lez puis l’avenue Dugrand ont tour à tour constitué les fronts. Ce faisant, « l’Opération Campus » débutée en 2009 paraît désormais déconnectée des priorités de la municipalité, alors qu’elle recouvre de multiples enjeux en matière de logements, d’environnement et de transport à l’échelle métropolitaine.