Résumé : L’« acceptabilité sociale » des politiques sanitaires ou environnementales, qu’on la conçoive comme norme pour l’action ou comme concept, induit la prise en compte des opinions de la population. Comme pour d’autres idéaux démocratiques (la participation, la délibération, la communication, etc.), sa portée normative gagne à être mise à l’épreuve des situations sociales et des pratiques informationnelles des individus. Dans le cadre de la gestion de la pandémie de Covid-19 et des politiques publiques sanitaires et environnementales, l'analyse de l'« acceptabilité sociale » révèle la persistance d’asymétries et de tensions entre les représentations institutionnelles, les savoirs situés et les inégalités sociales et territoriales. Les chercheurs en sciences sociales qui mobilisent cette catégorie ne peuvent faire l’économie d’une explicitation de leur position épistémologique et méthodologique, entre évaluation de l’impact d’une mesure institutionnelle et mise au jour des mécanismes sociaux et informationnels d’appropriations situées.