> L'avènement des immunothérapies ciblées ou biothérapies a apporté une nouvelle dimension dans la prise en charge thérapeutique des maladies auto-immunes. Ces biothérapies sont essentiellement des anticorps monoclonaux ou des protéines de fusion, dont les mécanismes d'action sont multiples : déplétion d'une population cellulaire et blocage de cytokines ou de molécules de coactivation lymphocytaire. Dans le cadre du traitement du lupus érythéma-teux systémique (LES), un anticorps monoclonal dirigé contre la cytokine BAFF (B-cell activating factor) ou BLyS (B-lymphocyte stimulator), essentielle au lymphocyte B, vient pour la première fois de démontrer son efficacité dans une grande étude randomisée. D'autres perspectives thérapeutiques ciblées sont également en plein développement. < diffèrent parfois des résultats attendus au vu des données obtenues dans des modèles expérimentaux animaux. Le lupus érythémateux systémique (LES) est le prototype des maladies auto-immunes non spécifiques d'organes. Cette maladie affecte essentiellement les femmes (neuf femmes pour un homme) en période d'activité génitale. Sa prévalence est de 40 cas pour 100 000 habitants [3]. Il existe une grande hétérogénéité dans la présentation clinicobiologique du LES. Le diagnostic repose sur des manifestations cliniques et biologiques évocatrices, associées à la présence quasi-constante d'anticorps anti-nucléaires. Ces manifestations sont multiples et variées (articulaires, cutanées, rénales, hématologiques, neurologiques centrales, etc.), certaines d'entre elles faisant partie des critères de classification de LES de l'American college of rheumatology définis en 1990 (Tableau I). Ces critères n'ont cependant pas d'intérêt en pratique clinique quotidienne et leur utilisation est limitée aux études cliniques et aux essais thé-rapeutiques. L'« activité » de la maladie est évaluée au cours des essais thérapeutiques par des scores d'activité, au premier rang desquels le SLEDAI (Systemic lupus erythematosus disease activity index) et le BILAG (British isles lupus activity group). Ces scores reposent sur la présence ou non de caractéristiques cliniques et biologiques, avec des pondérations différentes selon la sévérité des atteintes d'organe observées. Le traitement du LES repose sur l'hydroxychloroquine et la corticothérapie dont la dose varie en fonction de la sévérité de l'atteinte, et sur le mycophénolate mofétil et le cyclophosphamide dans les formes sévères.