Chez l'homme, les surrénales sécrètent des stéroïdes pré-curseurs qui seront transformés en stéroïdes sexuels actifs par les tissus cibles extra-gonadiques [1]. Cette découverte majeure a donné une nouvelle perspective à l'étude des mécanismes d'action des hormones stéroï-diennes en introduisant le concept d'une action intra/autocrine et paracrine des stéroïdes. En effet, les stéroïdes produits par ces tissus transmettront, via leurs récepteurs spécifiques, un signal directement à la cellule productrice dans le cas d'une action intra/autocrine, ou à une cellule voisine dans le cas d'une action paracrine. La présence des androgènes et des oestrogènes comme facteurs paracrines est certes bénéfique, mais peut, dans certains cas, être dommageable. Dans le poumon, la testostérone serait produite par les cellules alvéo-laires (pneumocytes de type II, PTII) productrices de surfactant comme cela est démontré par nos études sur les cellules A549 [2]. De plus, il est clairement rapporté dans la littérature que les androgènes présents dans le poumon retardent le développement pulmonaire et la production de surfactant par les cellules PTII [3]. Ainsi, une fréquence plus élevée de détresses respiratoires est enregistrée chez les garçons nés avant terme que chez les filles, le développement pulmonaire des garçons étant retardé par la présence d'une concentration plus élevée d'androgènes dans le poumon (pour revue, voir [3]). Par ailleurs, il est bien connu que les oestrogènes peuvent avoir des effets indésirables à certains moments du développement foetal [4], comme par exemple, des anomalies anatomiques dans le développement du tractus génital mâle et femelle. En outre, les filles dont les mères avaient été exposées aux oestrogènes durant la grossesse ont également plus de risque d'avoir une grossesse à problèmes. En effet, une étude conduite par S.H. Swan en 1992 concluait que les filles préalablement exposées aux oestrogènes étaient plus à risque de grossesses ectopiques, d'accouchements prématurés et d'avortements que les femmes qui n'y ont jamais été exposés [5]. Cependant, un développement normal du foetus est observé même en présence d'une production massive d'oestradiol par les trophoblastes placentaires [6, 7]. Ces deux observations, en apparence contradictoires, pourraient s'expliquer par la présence d'un mécanisme visant à contrôler la concentration d'oestrogènes dans la circulation foetale. En fait, dans le cas d'une grossesse normale, les effets délétères des androgènes sur le déve-> Durant la grossesse, les stéroïdes sexuels pourraient potentiellement nuire au développement foetal. Deux mécanismes distincts au moins, faisant intervenir la 17β-hydroxystéroïde déshy-drogénase-2 (17β-HSD2), permettraient d'empêcher ces actions indésirables. En s'exprimant dans les fibroblastes pulmonaires et les cellules endothéliales placentaires, la 17β-HSD2 limiterait respectivement l'action de la testostérone et de l'oestradiol, permettant ainsi un développe-ment normal. < Unité d'Ontogénie et Reproduction, Centre hospitalier