> Les cellules souches stromales mĂ©senchyma-teuses (CSM) ont fait l'objet d'une attention particuliĂšre ces derniĂšres annĂ©es pour leur potentiel en thĂ©rapie cellulaire, notamment grĂące Ă leurs propriĂ©tĂ©s immunosuppressives qui ont Ă©tĂ© utilisĂ©es pour le traitement de maladies auto-immunes. De maniĂšre intĂ©ressante, ces CSM peuvent aussi servir de vecteurs, permettant ainsi de dĂ©livrer des gĂšnes thĂ©rapeutiques. L'intĂ©rĂȘt de cette approche a Ă©tĂ© renforcĂ© dans le cas des traitements antitumoraux par les travaux qui mettent en Ă©vidence le tropisme des CSM pour les sites tumoraux. Cependant, ces approches soulĂšvent aussi toute une sĂ©rie d'interrogations. Certains travaux suggĂšrent en effet que les CSM pourraient stimuler la croissance tumorale, voire le dĂ©veloppement de mĂ©tastases. Cette revue prĂ©sente les derniĂšres avancĂ©es sur le rĂŽle des CSM dans la cancĂ©rogenĂšse. < La dĂ©finition des propriĂ©tĂ©s des CSM, de leurs capacitĂ©s de diffĂ©renciation et de leurs applications thĂ©ra-peutiques sont traitĂ©es dans les autres revues de ce numĂ©ro. Nous nous focaliserons donc sur les observations majeures confĂ©rant un rĂŽle aux CSM dans la cancĂ©rogenĂšse en traitant de leur tropisme pour les sites tumoraux, de leurs effets sur la croissance tumorale et des mĂ©canismes sous-jacents, et de leur utilisation en thĂ©rapie cellulaire antitumorale. utiliser des CSM transfectĂ©es avec le gĂšne codant pour la lucifĂ©rase. Une fois greffĂ©es chez l'animal, ces cellules sont dĂ©tectĂ©es grĂące Ă une camĂ©ra CCD (charge-coupled device, ou dispositif Ă transfert de charge) chez les animaux auxquels on administre le substrat de la lucifĂ©rase. La rĂ©action induite par la lucifĂ©rase conduit Ă une Ă©mission de lumiĂšre qui peut ĂȘtre dĂ©tectĂ©e par la camĂ©ra. Par ces approches de fluorescence et luminescence, plusieurs Ă©quipes ont montrĂ© que les CSM pouvaient migrer vers des sites contenant des cellules tumorales, que ce soit au niveau cutanĂ©, pulmonaire ou osseux [2]. En ce qui concerne l'IRM, les cellules CSM sont marquĂ©es avec des nanoparticules d'oxyde de fer superparamagnĂ©tiques, ce qui pemet de les dĂ©tec-ter, par exemple dans les mĂ©tastases pulmonaires [3]. Comment expliquer le tropisme des CSM vers les sites tumoraux ? En comparant le transcriptome de CSM migrant avec plus ou moins d'efficacitĂ© vers des tumeurs comme des gliomes, certaines Ă©tudes ont corrĂ©lĂ© l'efficacitĂ© de migration des CSM avec le niveau d'expression de la mĂ©talloprotĂ©ase MMP-1 (matrix metalloproteinase 1) [4]. Mais les cellules tumorales sont aussi capables de produire des facteurs qui attirent les CSM. C'est le cas notamment de uPA (urokinase plasminogen activator ) et de son rĂ©cepteur uPAR (urokinase plasminogen activator receptor), tous deux fortement exprimĂ©s par les cellules tumorales. uPA contribue Ă la migration des CSM vers ces cellules tumorales [5]. D'autres travaux suggĂšrent aussi l'implication des chimiokines et notamment de CCL2 (ou monocyte chimoattractant protein 1 [MCP1]) dans la migration des CSM vers les cellules de cancer du sein [6]. CXCL1 et CXCL8 (ou interleukine-8) part...