IntroductionLes tumeurs germinales du testicule ne représentent que 1 % des tumeurs chez les malades de sexe masculin. Pourtant, c'est la tumeur solide la plus fréquente chez l'homme jeune de 15 à 34 ans et son incidence a plus que doublé à l'échelle mondiale au cours des 40 dernières années (1, 2). La prise en charge de ces cancers est l'un des succès de l'oncologie. De fait, une guérison est obtenue chez plus de 90 % des patients nouvellement diagnostiqués et chez 70 à 80 % des patients avec une maladie avancée nécessitant une chimiothérapie (1, 3). Ces résultats sont dus à l'efficacité des traitements et à l'utilisation de marqueurs biologiques qui influencent les décisions cliniques à différents stades du traitement.Les marqueurs biologiques sont des molécules produites par les cellules cancéreuses et retrouvées en quantité détectable dans le sang circulant. Ils doivent être recherchés lorsque leur utilité clinique est prouvée, c'est-à-dire lorsque la connaissance du ou des marqueurs biologiques contribue à une décision clinique aboutissant à un résultat plus favorable pour le patient. Ce résultat clinique peut se traduire objectivement par un allongement de la survie ou de la survie sans maladie, par une amélioration de la qualité de vie, par une diminution de traitements potentiellement toxiques ou inefficaces ou par une réduction des coûts. Utilisés pour le diagnostic des tumeurs germinales du testicule, l'établissement de leur pronostic, la conduite de leur traitement et la surveillance de leur évolution, les marqueurs biologiques ont une utilité clinique qui va être détaillée dans ce chapitre.
Les marqueurs biologiquesLes tumeurs séminomateuses (séminome typique, séminome anaplasique ou séminome spermatocytaire), les tumeurs germinales du testicule non séminomateuses (carcinome embryonnaire, tératome, tumeur du sac vitellin, choriocarcinome) et les tumeurs germinales mixtes ayant une composante séminomateuse et non séminomateuse (1, 4) peuvent produire quatre marqueurs