In this article, I translate local narratives about one particular event into a reading of a city as a whole. The city concerned is Butembo, a secondary city in the North Kivu province (DRC). The incident relates to the appearance of a foreign flower in the late 1950s. This water hyacinth — named ‘Congo ya Sika’, which means ‘the New Congo’— caused severe damage to the waterways of the Belgian Congo, and the colonial authorities mobilized the population in an effort to eradicate the plague. Pamphlets and posters were spread, with the request to destroy the pictured flower when spotted. People of Butembo reacted in a most particular way to the appearance of these posters in their city, ascribing the Congo ya Sika flower mythical proportions right from the start. In their interpretation, the appearance of the flower was a sign that ‘the new Congo’ would rise in their town, endowing their place exclusively with a particular force. I scrutinize the myth's origin and analyse its social meaning, in an effort to gain a better understanding of Butembo's society. Throughout my analysis, special attention is paid to (self) representation, and to noise stuck to colonial messages.
Résumé
Ce travail part de récits locaux à propos d'un événement particulier pour restituer une lecture de toute une ville. Il s'agit de Butembo, une ville secondaire de la province congolaise du Nord‐Kivu. L'incident est liéà l'introduction d'une fleur étrangère à la fin des années 1950. Cette jacinthe d'eau appelée Congo ya Sika, qui signifie ‘Nouveau Congo’ a proliféré dangereusement dans les voies d'eau du Congo belge, incitant les autorités coloniales à mobiliser la population afin d'éradiquer la plante. Des brochures et affiches ont été diffusées, demandant de détruire la fleur représentée dès qu'elle était repérée. La population de Butembo a alors réagi d'une manière très singulière, donnant à la fleur Congo ya Sika une dimension mythique dès le début. Selon l'interprétation des habitants, l'apparition de la fleur était le signe que le ‘nouveau Congo’ naîtrait dans leur ville, conférant à ce site une force spécifique. Après avoir étudié l'origine du mythe, cet article analyse sa signification sociale afin d'appréhender au mieux la société de Butembo. Une attention particulière est accordée à l'(auto)représentation et aux signaux parasites qui se sont raccrochés au message des autorités coloniales.