Les douleurs de la région céphalique – et notamment les douleurs oro-faciales – diffèrent des douleurs spinales sur les plans physiopathologique, clinique, thérapeutique et pronostique. Leur prévalence élevée, leur fort retentissement sur la qualité de vie individuelle et leur impact économique et sociétal important justifient une étude spécifique. Parmi ces douleurs, les douleurs neuropathiques, résultant d’une maladie ou d’un traumatisme du système nerveux trigéminal, sont parmi les plus difficiles à diagnostiquer et à soigner. L’étude des mécanismes neurobiologiques, périphériques et centraux les sous-tendant a permis de nombreuses avancées conceptuelles, cliniques et thérapeutiques, avec, par exemple, la mise en évidence du rôle des cellules nerveuses et non nerveuses, telles que la glie, les immunocytes, les cellules endothéliales vasculaires ou le rôle de la reconfiguration de la circuiterie nerveuse au niveau du complexe sensitif trigéminal, dans la genèse des douleurs neuropathiques post-lésionnelles. Les interactions cellulaires au sein du ganglion trigéminal, susceptibles d’éclairer la compréhension de certaines comorbidités douloureuses dentaires, oculaires ou céphalalgiques, sont également décrites.