Depuis les années 1980, le champ de recherche en communication organisationnelle s'est développé et structuré dans une logique de prise de distance par rapport aux phénomènes communicationnels et organisationnels observés. Cette distanciation visait à légitimer le champ, tant dans les recherches en relations publiques dont les visées fonctionnalistes dominaient (Grunig & Hunt 1984) qu'en sociologie des organisations dont les contributions scientifiques atteignaient déjà un certain degré de maturité (Crozier et Friedberg 1977). Ce positionnement a favorisé la production de bon nombre de recherches interprétatives et critiques permettant le développement d'une compréhension plus riche et plus complexe de ce qu'est la communication organisationnelle, bien au-delà de la simple transmission efficace de l'information. Il s'agissait également de dépasser une vision largement partagée de la communication vue comme « essentielle » aux dynamiques organisationnelles mais traitée comme un « impensé » où les dimensions discursives, sémiotiques et conversationnelles sont peu ou prou questionnées.Plus de 40 ans après, la production scientifique du champ jouit d'une légitimité importante reposant, notamment, sur l'analyse de l'activité (Delcambre 2007) et des systèmes d'acteurs, l'analyse des normes et formes organisationnelles