Depuis sa création, le Parc national du Mont Péko est sujet à diverses pressions anthropiques. Ces pressions ont été accentuées durant les conflits armés en Côte d’Ivoire entre 2002 et 2011. L’intensification des pressions aurait entraîné une augmentation du taux de déforestation dans le parc. Pour vérifier cette hypothèse, la présente étude visait à déterminer l’effet des conflits sur la dynamique forestière du parc. À cet effet, quatre images satellitaires Landsat ont été analysées pour examiner les changements d’occupation des sols avant, pendant et après les conflits. Les résultats de ces travaux révèlent une forte réduction des surfaces forestières durant les conflits, qui s'est accentuée pendant la période post-conflit. En effet, 5,65 % de pertes se sont produites avant les conflits à un taux annuel de 0,42 %, contre 28,03 % pendant les conflits à un taux annuel de 3,92 %, et 34,02 % après les conflits à un taux annuel de 14,41 %. Cette aggravation de la déforestation dans le parc est liée à la culture illégale du cacao. L’infiltration massive des populations paysannes dans cette aire protégée pendant les conflits a entraîné une exacerbation des pressions. Une surveillance constante et un aménagement des zones converties en plantation de cacao afin d’accélérer la régénération dans le parc s’avèrent donc nécessaires. En outre, les résultats soulignent la vulnérabilité des aires protégées lors des conflits et l’urgence de la prise de mesures de sécurisation de celles-ci pour prévenir les risques de dégradation.