Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis qu’Ernst Haeckel a proposé, le premier, le terme d’écologie pour nommer « la science des relations des organismes avec le monde environnant, c’est-à-dire, dans un sens large, la science des conditions d’existence ». Peut-on, aujourd’hui, prendre la pleine mesure de cet énoncé et s’aviser d’analyser de manière critique les implications de l’interdépendance des organismes à leur milieu par les moyens que met à notre disposition la sémiotique ? L’écologie sémiotique doit pouvoir rendre compte non plus seulement de « la vie des signes au sein de la vie sociale » (Saussure), mais aussi bien des interactions naturelles en ce monde « perfusé de signes, sinon composé exclusivement de signes » (Peirce). Ce numéro vise à promouvoir l’étude des relations signifiantes prenant place entre les agents sémiotiques et leur milieu, ainsi que toute recherche développant une compréhension des implications particulières d’une pensée écologique du signe.