“…Le « journalisme en cases » bénéficie ainsi des transformations de l'industrie éditoriale de la bande dessinée et de la consolidation de nouveaux lectorats, plus émancipés sur le plan culturel, qui gagnent en maturité aussi et en pouvoir économique (Boltanski, 1975 ;Maigret, 1994). Au cours de son histoire récente en France, il s'inscrit résolument dans la tendance affirmée d'une hausse constante de popularité de la bande dessinée caractérisée par l'acquisition d'une nouvelle légitimité cultu-relle et le renouvellement du lectorat sur des niches éditoriales dites de « non-fiction » (Berthou, 2016). S'il fallait distinguer ce que la bande dessinée fait au journalisme et ce que le journalisme fait à la bande dessinée, il conviendrait de reconnaître que le reportage graphique est d'abord le lieu d'un gain réciproque de capital symbolique.…”