Le syndrome de la queue-de-cheval résulte de lésions concomitantes (généralement d'origine compressive) de plusieurs racines sacrées et/ou lombaires dans le canal rachidien, alors que le syndrome du cône terminal correspond à l'atteinte des structures centrales médullaires sacrées. Ces deux entités sont proches sur le plan de leur expression clinique, leurs symptômes comprenant notamment des troubles mictionnels et une anesthésie en selle. Même si le tableau clinique est complet et typique, le bilan radiologique (imagerie par résonance magnétique) est incontournable, en particulier pour établir le diagnostic étiologique. En complément de l'imagerie, le bilan électrophysiologique peut être justifié pour confirmer le diagnostic, notamment en cas de discordance clinicoradiologique, pour mieux comprendre la physiopathologie des lésions et en apprécier la sévérité fonctionnelle, voire le pronostic. Dans ce texte, nous détaillons plus spécifiquement les techniques applicables dans le cadre du bilan électrophysiologique périnéal : électromyographie de détection à l'aiguille, mesure des latences distales motrices, potentiels évoqués moteurs et somesthésiques, réponses réflexes sacrées et cutanées sympathiques, quantification des seuils de sensibilité. L'utilité et les limites de ces techniques seront discutées, notamment dans le cadre du diagnostic différentiel qui reste difficile à établir entre atteinte du cône terminal et de la queue-de-cheval.Mots clés Cône terminal · Électromyographie · Latence distale motrice · Potentiel évoqué · Quantification des seuils de sensibilité · Queue-de-cheval · Réflexe sacré · Réponse cutanée sympathique Abstract Cauda equina syndrome results from concomitant lesions of several sacral or lumbar roots within the spinal canal, whereas sacral conus syndrome more specifically relates to the damage of central nervous structures within the sacral spinal cord. Both entities have close but heterogeneous clinical presentation, including voiding disturbances and saddle anesthesia. Radiological investigation (magnetic resonance imaging) is required, at least to assess the etiology of the lesions, even if clinical features leave no room for doubt concerning the diagnosis. Electrophysiological examination is complementary to imaging and can be useful to confirm the diagnosis, to better understand the underlying mechanisms, to assess the severity of the damage, or to establish a prognosis of recovery at the follow-up. In this article, we describe the various techniques that are more specifically applicable in the electrophysiological investigation of the perineum: needle electromyography, terminal motor latency measurement, motor and somatosensory evoked potentials, sacral and sympathetic skin reflex responses, and quantitative sensory testing. The utility and limitations of these techniques will be discussed, in particular regarding the differential diagnosis between cauda equina and sacral conus syndrome, which is usually hard to establish.