Introduction
L’activité physique et l’exercice constituent une stratégie d’autogestion
importante pour les personnes vivant avec une maladie mentale. Cette étude visait à
caractériser à la fois les personnes atteintes d’un trouble de l’humeur et/ou d’anxiété qui
faisaient de l’exercice ou de l’activité physique pour aider à gérer leur trouble et celles qui
n’en faisaient pas, ainsi qu’à identifier les facteurs facilitant l’activité physique et l’exercice
et ceux constituant un obstacle.
Méthodologie
L’Enquête sur les personnes ayant une maladie chronique au Canada –
Composante des troubles de l’humeur et/ou d’anxiété de 2014 a été utilisée pour cette
étude. Les répondants (n = 2 678) ont été classés en fonction de la fréquence à laquelle
ils faisaient de l’exercice : (1) aucun exercice, (2) exercice une à trois fois par semaine et
(3) exercice quatre fois ou plus par semaine. Nous avons pondéré toutes les estimations
afin que les données soient représentatives de la population canadienne adulte vivant en
logement privé dans l'une des 10 provinces et ayant déclaré avoir reçu un diagnostic de
troubles de l’humeur et/ou d’anxiété.
Résultats
Sur l’ensemble des Canadiens affectés, 51,0 % ne faisaient aucun exercice
pour aider à gérer leur trouble de l’humeur et/ou d’anxiété, 23,8 % en faisaient d’une à
trois fois par semaine et 25,3 % en faisaient quatre fois ou plus par semaine. On a établi
un lien entre, d’une part, un âge plus avancé, des niveaux de scolarité plus bas et une
suffisance de revenu du ménage plus faible et, d’autre part, une fréquence plus importante
de l’inactivité. Les individus vivant avec un trouble de l’humeur (avec ou sans
anxiété) et ceux avec des comorbidités physiques étaient moins susceptibles de faire régulièrement
de l’exercice. Les recommandations d’un médecin ou d’un autre professionnel
de la santé constituaient le facteur le plus important associé à la décision de faire de de
l’exercice. Les obstacles mentionnés le plus souvent à de l’exercice au moins une fois par
semaine étaient un problème physique (27,3 %), un manque de temps ou un horaire trop
chargé (24,1 %) et un manque de volonté ou d’autodiscipline (15,8 %).
Conclusion
Malgré les bénéfices de l’activité physique et de l’exercice pour contrer les
symptômes de dépression et d’anxiété, un pourcentage important de personnes atteintes
d’un trouble de l’humeur et/ou d’anxiété ne fait aucun exercice sur une base régulière,
particulièrement celles atteintes de trouble de l’humeur et celles présentant des comorbidités
physiques. Il est essentiel que les professionnels de la santé recommandent à leurs
patients de faire une activité physique ou de l’exercice, discutent avec eux des obstacles
rencontrés et les encouragent à persévérer.